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Gastro-entérite : tout savoir sur les causes, symptômes et traitements

13 mars 2024
|
Alexis Bikfalvi

Introduction

La gastro-entérite est une inflammation de la muqueuse de l’estomac et de l’intestin, qui provoque des symptômes tels que la diarrhée, les nausées, les vomissements et les crampes abdominales. Il s’agit d’une maladie infectieuse causée par des virus, des bactéries ou des parasites, qui se transmettent par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés, ou par le contact avec une personne ou un objet infecté. La gastro-entérite est une maladie très fréquente, qui touche des millions de personnes chaque année dans le monde. Elle peut être bénigne et se résoudre spontanément en quelques jours, ou être plus sévère et nécessiter une prise en charge médicale.

Qui risque de l’attraper ?

Tout le monde peut être atteint de gastro-entérite, mais certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres. Les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les voyageurs et les personnes ayant un système immunitaire affaibli sont plus susceptibles de développer une gastro-entérite et d’en subir des complications. Les facteurs de risque de gastro-entérite dépendent du type d’agent infectieux impliqué. Par exemple, la gastro-entérite à rotavirus est plus fréquente chez les jeunes enfants, tandis que la gastro-entérite à norovirus est plus courante chez les adultes. La gastro-entérite à Escherichia coli est souvent associée à une intoxication alimentaire par des aliments d’origine animale, tandis que la gastro-entérite à Campylobacter est liée à la consommation d’eau non potable.

Symptômes de la gastro-entérite

La gastro-entérite se manifeste par des signes cliniques qui touchent principalement le système digestif. Ces symptômes peuvent varier en intensité et en durée selon la cause de l’infection, l’âge et l’état de santé de la personne atteinte. Il est important de reconnaître les symptômes de la gastro-entérite pour pouvoir la traiter efficacement et éviter les complications.

Principaux symptômes

Les principaux symptômes de la gastro-entérite sont les suivants :

  • Diarrhée : il s’agit d’une augmentation de la fréquence et de la fluidité des selles, qui peuvent être molles, liquides ou aqueuses. La diarrhée peut être accompagnée de sang, de mucus ou de pus dans les selles, selon la cause de l’infection.
  • Vomissements : il s’agit de l’expulsion forcée du contenu de l’estomac par la bouche. Les vomissements peuvent être précédés de nausées, qui sont une sensation de malaise et de dégoût.
  • Douleurs abdominales : il s’agit de sensations douloureuses localisées au niveau du ventre, qui peuvent être de type crampes, spasmes, brûlures ou torsions. Les douleurs abdominales peuvent être diffuses ou localisées à un endroit précis, selon la cause de l’infection.
  • Fièvre : il s’agit d’une élévation de la température corporelle au-dessus de la normale, qui est généralement de 37°C. La fièvre peut être modérée (entre 38°C et 39°C) ou élevée (au-dessus de 39°C), selon la cause de l’infection.
  • Perte d’appétit : il s’agit d’une diminution ou d’une absence de désir de manger, qui peuvent être dues aux nausées, aux vomissements, aux douleurs abdominales ou à la fatigue.
  • Fatigue : il s’agit d’un état de faiblesse physique et mentale, qui peut être dû à la perte de liquides et de sels minéraux, à la fièvre, à l’inflammation ou à l’infection.
  • Déshydratation : il s’agit d’une perte excessive de liquides et de sels minéraux par l’organisme, qui peut être causée par la diarrhée, les vomissements, la fièvre ou la transpiration. La déshydratation se manifeste par une soif intense, une sécheresse de la bouche, une diminution de la quantité et de la fréquence des urines, une peau sèche et froide, des yeux creux, un pouls rapide et faible, une hypotension artérielle, des vertiges, des maux de tête, une confusion ou une somnolence.
  • Maux de tête : il s’agit de sensations douloureuses au niveau de la tête, qui peuvent être dues à la déshydratation, à la fièvre, à l’inflammation ou à l’infection.

Quand consulter un médecin ?

La gastro-entérite est généralement une maladie bénigne qui se résout spontanément en quelques jours, avec une bonne hydratation et une alimentation adaptée. Toutefois, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé dans les cas suivants :

  • Si les symptômes sont sévères ou persistants (plus de 48 heures pour les adultes, plus de 24 heures pour les enfants)
  • Si les symptômes s’accompagnent de signes de déshydratation, de sang ou de pus dans les selles, de fièvre élevée, de douleurs abdominales intenses ou localisées, de vomissements incontrôlables ou de maux de tête importants
  • Si la personne atteinte est un nourrisson, un enfant, une personne âgée, une femme enceinte, une personne immunodéprimée ou une personne souffrant d’une maladie chronique (diabète, insuffisance rénale, maladie inflammatoire de l’intestin, etc.)
  • Si la personne atteinte a voyagé récemment dans un pays où les conditions d’hygiène sont précaires ou où certaines maladies infectieuses sont endémiques (typhoïde, choléra, dysenterie, etc.)

La consultation médicale permet de poser un diagnostic, de rechercher la cause de l’infection, de prescrire un traitement adapté et de prévenir les complications.

Causes de la gastro-entérite

La gastro-entérite est une inflammation de la muqueuse de l’estomac et de l’intestin, qui peut avoir différentes causes. Il s’agit le plus souvent d’une infection par un virus, une bactérie ou un parasite, mais il peut aussi s’agir d’une réaction à une toxine chimique ou à un médicament. Les causes de la gastro-entérite peuvent influencer les symptômes, le mode de transmission, le traitement et la prévention de la maladie. Voici les principales causes de la gastro-entérite :

Gastro-entérite virale

La gastro-entérite virale est la cause la plus fréquente de la maladie, représentant environ 66% des cas. Les virus responsables de la gastro-entérite sont nombreux et variés, mais les plus courants sont les rotavirus, les norovirus, les adénovirus, les calicivirus et les astrovirus. Ces virus se transmettent principalement par voie oro-fécale, c’est-à-dire par contact avec des matières fécales infectées, directement ou indirectement (par exemple, par l’intermédiaire d’objets, de surfaces ou d’aliments contaminés). La gastro-entérite virale se manifeste généralement par une diarrhée aqueuse, des vomissements, des douleurs abdominales et de la fièvre. Elle est souvent bénigne et se résout spontanément en quelques jours, sans traitement spécifique. La principale complication est la déshydratation, qui peut être prévenue par une bonne hydratation. Il existe des vaccins contre certains virus, comme le rotavirus, qui peuvent réduire le risque de gastro-entérite chez les enfants .

Gastro-entérite bactérienne

La gastro-entérite bactérienne est la deuxième cause la plus fréquente de la maladie, représentant environ 20% des cas. Les bactéries responsables de la gastro-entérite sont également nombreuses et variées, mais les plus courantes sont Salmonella, Campylobacter, Shigella, Escherichia coli, Vibrio, Yersinia et Clostridium difficile. Ces bactéries se transmettent principalement par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par des matières fécales infectées, ce qui provoque une toxi-infection alimentaire. Les aliments les plus souvent impliqués sont la viande hachée, les légumes feuilles, les coquillages, les produits laitiers non pasteurisés et les œufs. La gastro-entérite bactérienne se manifeste généralement par une diarrhée sanglante, des vomissements, des douleurs abdominales, de la fièvre et parfois des signes généraux comme des frissons, des maux de tête ou des courbatures. Elle peut être plus sévère et plus longue que la gastro-entérite virale, et nécessiter un traitement antibiotique. La principale complication est la déshydratation, qui peut être prévenue par une bonne hydratation. Il n’existe pas de vaccin contre les bactéries responsables de la gastro-entérite, mais une bonne hygiène alimentaire peut réduire le risque de contamination.

Gastro-entérite parasitaire

La gastro-entérite parasitaire est la cause la moins fréquente de la maladie, représentant moins de 10% des cas. Les parasites responsables de la gastro-entérite sont principalement des protozoaires, comme Entamoeba histolytica, Cryptosporidium et Giardia. Ces parasites se transmettent également par voie oro-fécale, par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par des matières fécales infectées. La gastro-entérite parasitaire se manifeste généralement par une diarrhée chronique, des ballonnements, des flatulences, des douleurs abdominales et une perte de poids. Elle peut durer plusieurs semaines ou mois, et nécessiter un traitement antiparasitaire. La principale complication est la malnutrition, qui peut être prévenue par une alimentation équilibrée. Il n’existe pas de vaccin contre les parasites responsables de la gastro-entérite, mais une bonne hygiène alimentaire et une eau potable peuvent réduire le risque de contamination.

Transmission de la gastro-entérite

La gastro-entérite est une maladie très contagieuse, qui peut se transmettre de différentes manières. Il est important de connaître les modes de transmission de la gastro-entérite pour pouvoir adopter les mesures de prévention appropriées et éviter de propager l’infection. Voici les principaux modes de transmission de la gastro-entérite :

Transmission interhumaine

La transmission interhumaine de la gastro-entérite se fait par contact direct ou indirect avec une personne infectée. Le contact direct peut se faire par la salive, les éternuements, la toux, les baisers ou les rapports sexuels. Le contact indirect peut se faire par les mains, les objets, les surfaces ou les aliments contaminés par des matières fécales ou des vomissures infectées. Les virus, les bactéries ou les parasites responsables de la gastro-entérite peuvent survivre plusieurs heures, voire plusieurs jours, sur les supports inertes, et se transmettre ainsi à d’autres personnes. La transmission interhumaine de la gastro-entérite est plus fréquente en période hivernale, lorsque les personnes vivent plus confinées et partagent plus d’espaces communs. Elle est également plus fréquente dans les lieux où il y a une forte concentration de personnes, comme les crèches, les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraite, les transports en commun ou les lieux publics.

Transmission via la nourriture et l’eau

La transmission via la nourriture et l’eau de la gastro-entérite se fait par l’ingestion d’aliments ou de boissons contaminés par des matières fécales ou des vomissures infectées. Il s’agit souvent d’une toxi-infection alimentaire, qui peut être due à des virus, des bactéries ou des parasites. Les aliments les plus souvent impliqués sont la viande hachée, les légumes feuilles, les coquillages, les produits laitiers non pasteurisés et les œufs. L’eau peut également être contaminée par des eaux usées, des eaux de ruissellement, des eaux de surface ou des eaux souterraines. La transmission via la nourriture et l’eau de la gastro-entérite est plus fréquente dans les pays où les conditions d’hygiène sont précaires ou où certaines maladies infectieuses sont endémiques, comme la typhoïde, le choléra, la dysenterie ou l’amibiase. Elle peut également survenir lors de voyages à l’étranger, où l’organisme n’est pas habitué à la flore microbienne locale.

Diagnostic de la gastro-entérite

Le diagnostic de la gastro-entérite repose sur l’anamnèse et l’examen clinique. Il peut également nécessiter la réalisation de certains examens complémentaires, selon la cause suspectée, la sévérité et la durée de la maladie, et le risque de complications. Voici les principales méthodes de diagnostic de la gastro-entérite :

Méthodes de diagnostic

Les méthodes de diagnostic de la gastro-entérite sont les suivantes :

  • Anamnèse : il consiste à recueillir les informations suivantes :
    • Les symptômes présents, leur date de début, leur fréquence, leur intensité et leur évolution
    • Les antécédents médicaux personnels et familiaux, notamment les maladies chroniques, les allergies, les traitements en cours, les vaccinations et les interventions chirurgicales
    • Les habitudes alimentaires, notamment la consommation de produits d’origine animale, de produits laitiers, de fruits et légumes crus, d’eau du robinet ou de sources non contrôlées
    • Les voyages récents, notamment dans les pays où les conditions d’hygiène sont précaires ou où certaines maladies infectieuses sont endémiques
    • Les contacts avec des personnes ou des animaux malades ou porteurs de germes responsables de gastro-entérite
  • Examen physique : il consiste à évaluer l’état général, le degré de déshydratation, la température, le pouls, la tension artérielle, la fréquence respiratoire, le poids et la taille de la personne atteinte. Il comprend également un examen de l’abdomen, à la recherche de signes de douleur, de distension, de masse ou de péritonite. Un examen rectal peut être réalisé pour détecter la présence de sang, de mucus ou de pus dans les selles.
  • Analyses de sang : elles permettent de mesurer le taux de globules blancs, de globules rouges, de plaquettes, d’électrolytes, de créatinine, d’urée, de protéines, d’enzymes hépatiques, de bilirubine et d’autres paramètres. Elles peuvent révéler une infection, une inflammation, une anémie, une déshydratation, une insuffisance rénale, une atteinte hépatique ou d’autres anomalies.
  • Analyses de selles : elles permettent de rechercher la présence de sang, de mucus, de pus, de parasites, de bactéries, de virus ou de toxines dans les selles. Elles peuvent se faire par examen microscopique, culture, test immunologique, test antigénique, test moléculaire ou test de sensibilité aux antibiotiques. Elles peuvent identifier la cause de la gastro-entérite et orienter le traitement.
  • Autres examens : ils peuvent être indiqués dans certains cas, notamment si la gastro-entérite est sévère, persistante, récidivante ou associée à des signes de gravité. Il peut s’agir d’une radiographie abdominale, d’une échographie abdominale, d’une endoscopie digestive, d’une biopsie intestinale ou d’une coproscopie fonctionnelle.

Diagnostics alternatifs

Le diagnostic de la gastro-entérite doit être différencié d’autres maladies qui peuvent provoquer des symptômes similaires, tels que la diarrhée, les vomissements, les douleurs abdominales ou la fièvre. Ces maladies peuvent être d’origine digestive ou non, et nécessiter une prise en charge spécifique. Parmi ces maladies, on peut citer :

  • L’appendicite : il s’agit d’une inflammation de l’appendice, un petit organe situé à la jonction de l’intestin grêle et du côlon. Elle se manifeste par une douleur abdominale intense, localisée dans le quadrant inférieur droit, qui s’aggrave à la pression, au mouvement ou à la toux. Elle peut s’accompagner de nausées, de vomissements, de fièvre, de perte d’appétit ou de constipation. Elle nécessite une intervention chirurgicale en urgence pour éviter la perforation de l’appendice et la péritonite.
  • La diverticulite : il s’agit d’une inflammation des diverticules, qui sont des petites poches qui se forment dans la paroi du côlon. Elle se manifeste par une douleur abdominale, localisée dans le quadrant inférieur gauche, qui peut être accompagnée de fièvre, de frissons, de nausées, de vomissements, de diarrhée ou de constipation. Elle nécessite un traitement antibiotique et parfois une intervention chirurgicale en cas de complications.
  • La maladie de Crohn : il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, qui peut toucher n’importe quelle partie du tube digestif, de la bouche à l’anus. Elle se manifeste par des douleurs abdominales, souvent localisées dans le quadrant inférieur droit, qui peuvent être accompagnées de diarrhée, de sang ou de mucus dans les selles, de fièvre, de perte de poids, d’anémie ou de fistules. Elle nécessite un traitement médicamenteux à base d’anti-inflammatoires, d’immunosuppresseurs ou d’anti-TNF, et parfois une intervention chirurgicale en cas de complications.
  • La colite ulcéreuse : il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, qui touche uniquement le côlon et le rectum. Elle se manifeste par des douleurs abdominales, souvent localisées dans le quadrant inférieur gauche, qui peuvent être accompagnées de diarrhée, de sang ou de pus dans les selles, de fièvre, de perte de poids, d’anémie ou de rectite. Elle nécessite un traitement médicamenteux à base d’anti-inflammatoires, d’immunosuppresseurs ou d’anti-TNF, et parfois une intervention chirurgicale en cas de complications.
  • Le syndrome du côlon irritable : il s’agit d’un trouble fonctionnel de l’intestin, qui se caractérise par des douleurs abdominales, des ballonnements, des flatulences et une modification du transit intestinal, alternant entre diarrhée et constipation. Il n’y a pas d’inflammation ni de lésion organique, et les symptômes sont souvent déclenchés ou aggravés par le stress, l’anxiété ou certains aliments. Il nécessite un traitement symptomatique à base d’antispasmodiques, d’antidiarrhéiques, de laxatifs ou de probiotiques, et une prise en charge psychologique.
  • L’intolérance au lactose : il s’agit d’un déficit en lactase, l’enzyme qui permet de digérer le lactose, le sucre présent dans le lait et les produits laitiers. Elle se manifeste par des douleurs abdominales, des ballonnements, des flatulences et une diarrhée, qui surviennent après la consommation de produits laitiers. Elle nécessite un régime pauvre en lactose ou la prise de comprimés de lactase avant les repas.
  • La maladie cœliaque : il s’agit d’une intolérance permanente au gluten, une protéine présente dans le blé, l’orge, le seigle et l’avoine. Elle se manifeste par des douleurs abdominales, des ballonnements, des flatulences, une diarrhée, une perte de poids, une anémie, une fatigue ou une dépression. Elle nécessite un régime sans gluten à vie.

Traitement de la gastro-entérite

Le traitement de la gastro-entérite vise à soulager les symptômes, à prévenir les complications et à éliminer la cause de l’infection. Il repose essentiellement sur la réhydratation, l’utilisation de médicaments et l’apport de probiotiques. Voici les principes du traitement de la gastro-entérite :

Importance de la réhydratation

La réhydratation est le pilier du traitement de la gastro-entérite, car elle permet de compenser les pertes de liquides et de sels minéraux causées par la diarrhée et les vomissements. Elle est indispensable pour éviter la déshydratation, qui peut être grave, surtout chez les enfants, les personnes âgées et les personnes fragiles. La réhydratation se fait par voie orale, en buvant de l’eau ou des solutions de réhydratation orale (SRO) disponibles en pharmacie. Les SRO contiennent du glucose, du sodium, du potassium et d’autres électrolytes, qui favorisent l’absorption de l’eau par l’intestin et rétablissent l’équilibre hydro-électrolytique. Il est recommandé de boire de petites quantités de liquide, souvent et régulièrement, en fonction de la soif et du poids de la personne. En cas de vomissements, il faut attendre qu’ils cessent avant de reprendre la réhydratation, par petites gorgées ou à la cuillère. En cas de déshydratation sévère, une réhydratation par voie intraveineuse peut être nécessaire, en milieu hospitalier .

Utilisation de médicaments

L’utilisation de médicaments peut être utile pour soulager les symptômes de la gastro-entérite, mais elle n’est pas toujours indispensable ni sans risque. Il faut donc respecter les indications, les posologies et les précautions d’emploi de chaque médicament. Voici les principaux médicaments utilisés dans le traitement de la gastro-entérite :

  • Les antiémétiques : ils sont destinés à réduire les nausées et les vomissements. Ils peuvent être pris sous forme de comprimés, de sirop, de suppositoires ou de lyophilisats oraux. Le plus courant est le métoclopramide (Primpéran®), qui agit sur le centre du vomissement dans le cerveau. Il faut éviter de le prendre en cas de glaucome, d’épilepsie, de maladie de Parkinson ou de grossesse. Il peut provoquer des effets indésirables comme des somnolences, des vertiges, des tremblements ou des spasmes.
  • Les antidiarrhéiques : ils sont destinés à ralentir le transit intestinal et à diminuer la fréquence et le volume des selles. Ils peuvent être pris sous forme de gélules, de comprimés, de sachets ou de sirop. Le plus courant est le lopéramide (Imodium®), qui agit sur les récepteurs opioïdes de l’intestin. Il faut éviter de le prendre en cas de fièvre, de sang dans les selles, de colite ulcéreuse ou de grossesse. Il peut provoquer des effets indésirables comme des constipations, des ballonnements, des douleurs abdominales ou des réactions allergiques.
  • Les antispasmodiques : ils sont destinés à soulager les douleurs abdominales liées aux spasmes de l’intestin. Ils peuvent être pris sous forme de comprimés, de gélules, de suppositoires ou de solution injectable. Le plus courant est la butylhyoscine (Buscopan®, Spasmocalm®), qui agit sur les fibres musculaires lisses de l’intestin. Il faut éviter de le prendre en cas d’allergie au phloroglucinol ou à l’un des excipients. Il peut provoquer des effets indésirables comme des nausées, des vomissements, des maux de tête ou des réactions allergiques.
  • Les antibiotiques : ils sont destinés à traiter les infections bactériennes ou parasitaires responsables de la gastro-entérite. Ils doivent être prescrits par un médecin, après un examen clinique et éventuellement des analyses de selles. Ils doivent être pris selon la posologie et la durée indiquées, sans interruption ni modification. Le choix de l’antibiotique dépend du type de germe en cause, de sa sensibilité aux antibiotiques, de l’âge et de l’état de santé de la personne. Les antibiotiques les plus courants sont l’azithromycine (Zithromax®), le métronidazole (Flagyl®) ou la vancomycine (Vancocine®). Ils peuvent provoquer des effets indésirables comme des nausées, des vomissements, des diarrhées, des candidoses, des réactions allergiques ou des résistances bactériennes.

L’apport des probiotiques

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants, comme des bactéries ou des levures, qui ont des effets bénéfiques sur la santé, notamment sur le système digestif. Ils peuvent être pris sous forme de gélules, de sachets, de comprimés, de sirop ou de produits laitiers. Ils peuvent être utiles pour prévenir ou traiter la gastro-entérite, en rétablissant l’équilibre de la flore intestinale, en renforçant les défenses immunitaires, en inhibant la croissance des germes pathogènes, en réduisant la durée et la sévérité des symptômes. Les probiotiques les plus courants sont les lactobacilles (Lactobacillus rhamnosus GG, Lactobacillus reuteri, Lactobacillus casei), les bifidobactéries (Bifidobacterium longum, Bifidobacterium bifidum, Bifidobacterium lactis) ou les saccharomyces (Saccharomyces boulardii). Ils sont généralement bien tolérés, mais peuvent provoquer des effets indésirables comme des ballonnements, des gaz ou des infections chez les personnes immunodéprimées.

Prévention de la gastro-entérite

La gastro-entérite est une maladie très contagieuse, qui peut se propager facilement d’une personne à une autre, ou par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Pour éviter de contracter ou de transmettre la gastro-entérite, il existe des mesures de prévention simples et efficaces, qui reposent sur le respect des principes de base de l’hygiène personnelle et l’importance de la vaccination. Voici les principales mesures de prévention de la gastro-entérite :

Principes de base de l’hygiène personnelle

L’hygiène personnelle est essentielle pour prévenir la gastro-entérite, car elle permet de limiter le contact avec les germes responsables de l’infection. Les principes de base de l’hygiène personnelle sont les suivants :

  • Se laver les mains régulièrement et soigneusement, avec de l’eau et du savon, pendant au moins 15 secondes, surtout avant de manger, avant de préparer les repas, après être allé aux toilettes, après avoir changé une couche, après avoir touché un animal ou un objet souillé, ou après avoir été en contact avec une personne malade. En l’absence d’eau et de savon, utiliser une solution hydro-alcoolique.
  • Éviter de porter les mains à la bouche, au nez ou aux yeux, car les germes peuvent pénétrer par ces voies.
  • Utiliser des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser, et les jeter immédiatement après usage. Se laver les mains ensuite.
  • Couvrir sa bouche et son nez avec son coude ou son épaule lorsqu’on éternue ou qu’on tousse, si on n’a pas de mouchoir.
  • Ne pas partager ses couverts, ses verres, ses brosses à dents, ses serviettes ou ses cosmétiques avec d’autres personnes, surtout si elles sont malades.
  • Nettoyer et désinfecter régulièrement les surfaces, les objets, les vêtements ou les jouets qui peuvent être contaminés par les germes, avec de l’eau de javel ou un produit désinfectant.
  • Respecter les règles d’hygiène alimentaire, comme laver les fruits et les légumes, cuire suffisamment les aliments, réfrigérer les restes, éviter les produits périmés ou douteux, et boire de l’eau potable ou en bouteille.
  • Éviter le contact étroit avec les personnes malades, et limiter les sorties et les activités collectives si on est soi-même malade.

Importance de la vaccination

La vaccination est un moyen efficace de prévenir la gastro-entérite causée par certains virus ou bactéries, en stimulant les défenses immunitaires de l’organisme. La vaccination est recommandée pour les personnes à risque de complications, comme les nourrissons, les personnes âgées, les femmes enceintes, les voyageurs ou les personnes immunodéprimées. Les vaccins disponibles contre la gastro-entérite sont les suivants :

  • Le vaccin contre le rotavirus : il s’agit d’un vaccin oral, qui se présente sous forme de gouttes à avaler. Il protège contre la gastro-entérite à rotavirus, qui est la cause la plus fréquente de diarrhée sévère chez les jeunes enfants. Il se compose de deux ou trois doses, à administrer à partir de l’âge de 6 semaines, avec un intervalle d’au moins 4 semaines entre les doses. 
  • Le vaccin contre la fièvre typhoïde : il s’agit d’un vaccin injectable, qui se présente sous forme d’une injection intramusculaire. Il protège contre la fièvre typhoïde, qui est une infection bactérienne grave causée par Salmonella typhi. Il se compose d’une dose unique, à administrer au moins 15 jours avant le départ en zone à risque.
  • Le vaccin contre le choléra : il s’agit d’un vaccin oral, qui se présente sous forme de granules à dissoudre dans l’eau. Il protège contre le choléra, qui est une infection bactérienne grave causée par Vibrio cholerae. Il se compose de deux doses, à administrer à 1 à 6 semaines d’intervalle, au moins 10 jours avant le départ en zone à risque. Il n’est pas remboursé par l’Assurance maladie, et son efficacité est limitée. Il est donc réservé aux personnes exposées à un risque élevé de choléra.

La vaccination doit être effectuée par un médecin, après avoir vérifié l’absence de contre-indications, comme une allergie à un composant du vaccin, une maladie fébrile ou une immunodépression. La vaccination doit être accompagnée du respect des mesures d’hygiène personnelle, car elle n’offre pas une protection à 100% contre la gastro-entérite.

Complications possibles

La gastro-entérite est généralement une maladie bénigne qui se guérit spontanément en quelques jours. Toutefois, dans certains cas, elle peut entraîner des complications qui peuvent être graves et nécessiter une prise en charge médicale. La complication la plus fréquente est la déshydratation sévère.

La déshydratation sévère est une perte excessive de liquides et de sels minéraux par l’organisme, qui peut être causée par la diarrhée, les vomissements, la fièvre ou la transpiration. Elle se manifeste par une soif intense, une sécheresse de la bouche, une diminution de la quantité et de la fréquence des urines, une peau sèche et froide, des yeux creux, un pouls rapide et faible, une hypotension artérielle, des vertiges, des maux de tête, une confusion ou une somnolence. La déshydratation sévère peut entraîner des complications telles que l’insuffisance rénale, le coma ou le décès. Elle nécessite une réhydratation par voie intraveineuse, en milieu hospitalier. La prévention de la déshydratation repose sur une bonne hydratation orale, avec de l’eau ou des solutions de réhydratation orale.

Complications rares

  • Le syndrome hémolytique et urémique : il s’agit d’une complication rare mais grave, qui peut survenir chez les enfants après une infection par certaines souches d’Escherichia coli productrices de toxines. Il se caractérise par une destruction des globules rouges, une diminution des plaquettes et une insuffisance rénale aiguë. Il se manifeste par une anémie, des ecchymoses, des saignements, une oligurie, une hématurie, une hypertension artérielle ou des convulsions. Il nécessite un traitement par dialyse, transfusions sanguines ou plasmaphérèse.
  • La septicémie : il s’agit d’une infection généralisée du sang, qui peut survenir chez les personnes immunodéprimées après une infection par certains germes, comme Listeria monocytogenes, Salmonella typhi ou Vibrio cholerae. Elle se caractérise par une réaction inflammatoire excessive de l’organisme, qui peut entraîner un choc septique. Elle se manifeste par une fièvre, des frissons, une tachycardie, une hypotension, une confusion ou un coma. Elle nécessite un traitement par des antibiotiques à large spectre, des fluides intraveineux et une prise en charge des défaillances d’organes.
  • L’encéphalite ou la méningite : il s’agit d’une inflammation du cerveau ou des méninges, qui peut survenir chez les personnes immunodéprimées après une infection par certains germes, comme Listeria monocytogenes. Elle se caractérise par une atteinte des fonctions neurologiques, qui peut entraîner des séquelles ou le décès. Elle se manifeste par des maux de tête, une raideur de la nuque, une photophobie, une fièvre, des convulsions, des troubles de la conscience ou des signes de focalisation. Elle nécessite un traitement par des antibiotiques, des corticoïdes et une prise en charge des complications neurologiques.

Conclusion: Le rôle crucial de la prévention et du traitement approprié

La gastro-entérite est une maladie fréquente et contagieuse, qui peut affecter la qualité de vie et la santé des personnes qui en souffrent. Elle peut avoir des causes diverses, comme des virus, des bactéries ou des parasites, qui se transmettent par voie oro-fécale ou par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Elle se caractérise par des symptômes tels que la diarrhée, les vomissements, les douleurs abdominales ou la fièvre, qui peuvent entraîner des complications comme la déshydratation, la malnutrition, l’anémie ou la septicémie, surtout chez les personnes à risque, comme les nourrissons, les personnes âgées, les femmes enceintes ou les personnes immunodéprimées.

Pour prévenir et traiter la gastro-entérite, il existe des mesures simples et efficaces, qui reposent sur le respect des principes de base de l’hygiène personnelle, l’importance de la vaccination, la réhydratation, l’utilisation de médicaments et l’apport de probiotiques. Ces mesures permettent de limiter le contact avec les germes responsables de l’infection, de stimuler les défenses immunitaires de l’organisme, de compenser les pertes de liquides et de sels minéraux, de soulager les symptômes, d’éliminer la cause de l’infection et de rétablir l’équilibre de la flore intestinale. Elles doivent être adaptées à chaque cas, selon la cause suspectée, la sévérité et la durée de la maladie, et le risque de complications. Elles doivent être accompagnées d’une consultation médicale, qui permettra de poser le diagnostic, de prescrire le traitement approprié et de surveiller l’évolution de la maladie.

La gastro-entérite est donc une maladie qui peut être évitée ou guérie, à condition de respecter les règles d’hygiène et de suivre les conseils médicaux. Il est important de connaître les causes, les symptômes, le diagnostic, le traitement et la prévention de la gastro-entérite, pour pouvoir agir efficacement et rapidement en cas d’infection.

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